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"De l'esprit communautaire et communiste à l'étatisme fragile: le drame de l'ex-post-Yougoslavie" (Catholica ~ Hiver 1997-1998, Nr. 93)

Lorsque l'on analyse un pays éclectique comme l'ex-Yougoslavie, on est tenté d'utiliser une méthode éclectique. En 1991, un concours de circonstances diverses et convergentes a provoqué l'éclatement du pays, prélude à la guerre entre les principaux acteurs : Serbes, Croates et Musulmans bosniaques. Lors de l'agression grande-serbe menée par l'armée yougoslave contre la Croatie, et plus tard, lors de la guerre interethnique en Bosnie-Herzégovine, et après les Accords de Dayton, dont l'architecte fut le gouvernement américain en 1995, une multitude d'analyses sur l'origine du conflit ont vu le jour. Les crimes perpétrés par les ex-belligérants ont été décrits et décriés par les médias aux quatre coins du monde. On débat toujours dans les chancelleries occidentales sur le futur scénario militaire et juridique qui s'imposera dans les Balkans, notamment dans le nouveau petit Etat multiethnique de Bosnie-Herzégovine.

Alors que de nombreux comptes rendus médiatiques existent sur les instigateurs du conflit et leur rôle pendant le drame de l'ex-Yougoslavie, peu de choses ont été dues de la perception que chaque groupe ethnique a de lui même et de l'Autre, ainsi que de sa propre conception de l'Etat-nation.1 De plus, dans les milieux diplomatiques et médiatiques, on a relativement peu analysé l'héritage du titisme et l'impact de l'esprit totalitaire qui ont considérablement prolongé la durée de la guerre, et qui subsistent toujours dans les structures mentales de la population post-yougoslave. Dans les nouveaux Etats établis sur les ruines de l'ex-Yougoslavie, les classes politiques aiment utiliser des slogans occidentaux, comme le « marché libre », la « démocratie parlementaire », « l'Etat de droit », etc., bien que, sous ce vernis rhétorique, aucune mutation profonde de la culture politique n'ait eu lieu. Les vieilles habitudes philo-communistes, communautaires, voire clientélistes, ont toujours le dessus.

Dans la perspective internationale, l'éclatement de la Yougoslavie communiste soulève maintenant des questions délicates quant au fonctionnement du multiculturalisme en Europe occidentale et de son moteur principal, l'Union européenne. Dans quelle mesure la convivialité passée entre Serbes et Croates fut-elle réelle ou fictive ? L'Union européenne était-elle, pendant la guerre en ex-Yougoslavie, «balkanisée» à un tel point qu'elle ne pouvait pas trouver une réponse rapide et consensuelle parmi ses Etats membres, et empêcher la guerre de prendre la tournure désastreuse que l'ex-Yougoslavie a subie ? Force est de constater que la guerre en ex-Yougoslavie se prête à des analyses différentes, surtout au départ de disciplines différentes : anthropologie, sociologie, psychologie et droit international. Et chaque discipline, bien entendu, conduit à des conclusions différentes. Suite à un cortège de violence jamais vu en Europe depuis 1945, les pays de la post-Yougoslavie risquent de mettre en cause l'idéologie du mondialisme et du multiculturalisme de l'Union européenne. Celle-ci serait-elle capable d'endiguer l'implosion intra-ethnique, si cette implosion a jamais lieu quelque part ailleurs en Europe ? Sans nul doute, une guerre entre le Danemark et l’Allemagne fédérale au sujet de la région frontalière du Schleswig-Holstein, ou une guerre entre l'Allemagne fédérale et la France au sujet de l'Alsace, relève du fantasme politique. Par contre, une guerre larvée et intercommunautaire entre bandes turques vivant en Allemagne et bandes de jeunes Allemands de souche, avec des retombées juridiques dans toute l'Europe, ne relève plus d'un scénario de science fiction.2

A propos de la guerre en ex-Yougoslavie, on peut d'ores et déjà conclure : des conflits similaires, quoique sous une autre forme juridique, risquent de se produire ailleurs en Europe, soit au niveau interethnique soit au niveau intra-ethnique.

L'héritage du titisme a joué un rôle important dans le conflit ex-yougoslave. Donc, une deuxième hypothèse de travail s'impose, à savoir que la guerre en ex-Yougoslavie n'était pas seulement menée par les anciennes élites communistes de Croatie, Slovénie, Serbie et Bosnie-Herzégovine, mais également par les citoyens yougoslaves « communisés », avec leurs liens tribaux et communautaires distincts, tellement typiques pour les pays des Balkans. Il demeure que les peuples, dans la péninsule balkanique, ont été historiquement marqués par un sens faible de l'ethnocentricité par rapport à l'Europe occidentale où le sens de l'étatisme reste assez fort. En fait, au sein de chaque groupe ethnique dans les Balkans, on aperçoit des liens communautaires clos, souvent antagonistes à l'égard d'une autre communauté voisine du même groupe ethnique. Le sens de l'Etat-nation, accepté comme normal par les citoyens dans les pays occidentaux, l'attachement au terroir délimité, et l'affiliation religieuse précèdent toute notion d'Etat-nation.3 Au cours du conflit précédent, il n'était pas insolite d'observer en Bosnie-Herzégovine des combats entre Croates catholiques et Serbes chrétiens-orthodoxes, les deux protagonistes utilisant leur religion respective non dans des intentions théologiques, mais avant tout comme vecteur politico-culturel mettant davantage en relief leurs différences réciproques et donnant une plus-value à la haine de l'Autre - bien qu'aux yeux des observateurs étrangers Serbes et Croates présentent de frappantes similarités anthropologiques et linguistiques.

Certes, au début du conflit, pour beaucoup de citoyens croates, surtout ceux qui vivent dans une Croatie plus ou moins ethniquement homogène, la guerre fut vécue comme une agression serbo-communiste. Mais comment expliquer le conflit en Bosnie-Herzégovine, où les clivages communautaires au sein des trois groupes ethniques sont tellement prononcés, au point d'aboutir souvent à d'étranges alliance supra et intra-communautaires avec d'autres communautés au sein d'autres groupes ethniques ? L'esprit de l'enracinement local, à savoir le « patriotisme local », précède souvent toute identité nationale en quête d'Etat. Ainsi, la guerre en Bosnie donna souvent naissance à des alliances bizarres, notamment quand les Serbes de la région croate occupée, connue sous le nom de « Krajina », avaient pris la partie des Musulmans rebelles du nord-ouest de la Bosnie limitrophe, qui s’opposait ouvertement au gouvernement plus « urbain » bosno-musulman de Sarajevo. Pendant les accrochages violents entre Croates et Musulmans au sud de la Bosnie, notamment dans la région limitrophe de l'Herzégovine, et aux alentours de la ville de Mostar, les Serbes « louaient » leurs services militaires aux Musulmans bosniaques assiégés par les Croates, tout en pilonnant en même temps la ville de Sarajevo, site du gouvernement bosniaque-musulman.4

Pour essayer de comprendre à fond le drame post-yougoslave, on ne saurait oublier l'héritage du titisme. Rappelons que le communisme dans toute l'Europe orientale fut imposé en 1945 par les chars russes. Seule la Yougoslavie titiste a engendré un phénomène communiste sui generis, imposé et façonné par les titistes vainqueurs reste faible. A l'exception des peuples slovènes et croates, qui font partie de l'hémisphère occidental, le reste de la population ex-yougoslave continue à vivre dans des structures sociales, où le bon voisinage, (« komsiluk ») de la deuxième guerre mondiale. Après la rupture avec Staline en 1948, et avant son propre éclatement en 1991, la Yougoslavie de Tito se targuait d'être le pays communiste le plus libéral au monde. Le maréchal Tito avait bien réussi à tenir les peuples disparates sous une férule unitaire non seulement par la poigne totalitaire, mais également en dressant les nationalistes de chaque groupe ethnique contre les autres groupes ethniques avoisinants, et en punissant tour à tour les dissidents de chaque république fédérée. Il est peu probable que son laboratoire multiculturel ait pu survivre sans son habile tactique de « diviser pour régner ».5 Par ailleurs, Tito jouissait du soutien real-politique des chancelleries occidentales qui avaient leurs propres intérêts géopolitiques dans la région, et qui ne voulaient nullement voir la Yougoslavie disparaître de la face du monde. En se fiant à sa propre langue de bois du « socialisme à visage humain », en ouvrant les frontières yougoslaves pour se débarrasser de dissidents potentiels, Tito devint rapidement objet dune véritable admiration dans les milieux intellectuels européens. On ne fit que peu mention, même après sa mort, de la répression en Yougoslavie communiste et post-titiste qui n'a pourtant pas eu de cesse. Dans les dernières années da sa vie surréelle, la Yougoslavie disposait d'un vaste réseau de police secrète (l'UDBA) à l'étranger, qui opérait par ses filières de journalistes et de diplomates dans les milieux d'émigrés yougoslaves, surtout parmi les Croates exilés. Même pendant la « perestroïka » gorbatchévienne, la Yougoslavie battait les records en prisonniers politiques, dont le nombre s'élevait à huit cents personnes, en majorité des Albanais et des Croates de Bosnie. Or la gloire médiatique acquise par le titisme grâce à son idée d'autogestion en économie, couplée, en outre, aux crédits des financiers occidentaux, et suivie par sept millions de ressortissants yougoslaves munis de passeports, faisait croire que la Yougoslavie était bel et bien un modèle socialiste valable dont les lendemains chanteraient.6

Afin de démythifier l'aberration géopolitique et la fiction juridique que fut l'ex-Yougoslavie, qui devait tôt ou tard mener à la guerre que l'on a connue, il convient de se pencher sur le profil du mental yougo-titiste. Quarante-cinq ans d'expérimentations sociales, allant de l'autogestion au non-alignement tous azimuts en politique étrangère, ont créé un manque d'initiative, un mental d'assisté et un effacement d'identité nationale chez de nombreux citoyens yougoslaves. Tito avait failli créer un climat de tolérance et acheminer les intellectuels croates et serbes vers un dialogue franc. En manipulant par ses hagiographes la mémoire historique des Serbes et des Croates, il n'a fait que renforcer les ressentiments de tous contre tous. Force est de constater que l'historiographie officielle de l'ex-Yougoslavie était fondée sur des chiffres douteux exagérant davantage la victimologie partisane-communiste, tout en démonisant chaque aspect de l'identité nationale des peuples constitutifs de la Yougoslavie. Ainsi les deux peuples pivots de l'ex-Yougoslavie, les Serbes et les Croates, avaient des raisons supplémentaires de se soupçonner du favoritisme titiste. De plus, la victimologie titiste officielle s'accommodait mal avec les récits nationalistes des Serbes et des Croates où chaque peuple s'estimait victime de l'Autre et où chacun voyait dans l'Autre l'incarnation du mal. Les Croates avaient tendance à voir les Serbes comme des " barbares " et des " tsiganes " larvés : en revanche, les Serbes, qui étaient représentés dans l'appareil administratif yougoslave dune manière disproportionnée, voyaient dans chaque manifestation croate le spectre de « l'oustachisme » et du « fascisme croate » appuyé par les papistes du Vatican. La spirale de la violence physique qui avait vu le jour après l'éclatement du pays en 1991, ne fut donc qu'une logique du pire qui avait connu ses premières manifestations dans les années titistes.7

La guerre s'est terminée en ex-Yougoslavie, mais le mental yougoslave de l'homo balcanicus est bel et bien vivant, ce qui rend encore plus difficile tout pronostic pour l'avenir des nouveaux pays de la région. Certes, en tant qu'idéologie est mort. Pourtant, on n'observe aucun changement dans les mœurs politiques et sociales, ni dans la nouvelle classe politique, ni chez les citoyens désabusés. A l'instar des autres pays postcommunistes, les nouvelles élites programmatrice, le communisme titiste politiques et leurs concitoyens souffrent d'un manque d'identité et dune grande peur face à l'avenir libéral. L'homo sovieticus est toujours là avec son homologue, l'homo balcanicus, et tous deux se portent bien, quoiqu'ayant recours, cette fois-ci, à une nouvelle langue de bois, en l'occurrence celle empruntée à l'idéologie du globalisme et du mondialisme ambiant. Bref, en dépit de la débâcle du communisme, l'héritage psychologique de la pensée unique communiste, bien que recouvert d'une piètre imitation du démocratisme occidental, règne en force dans toute Europe postcommuniste. Dans les pays post-yougoslaves, après la guerre dont les retombées juridiques et psychologiques commencent à se faire sentir, on témoigne aujourd'hui d'un esprit paléo-totalitaire, à savoir d'une résurgence de la « yougo-nostalgie » pour le bon vieux temps. Et pourquoi pas ? L'économie communiste planifiée garantissait paradoxalement une paresse facile et une sécurité psychologique, ce qui n’est pas aujourd'hui le cas avec le darwinisme économique du système libéral.8 Si l'on ajoute au mental titiste le vide idéologique qui règne dans toute l'Europe occidentale et qui s'accompagne de la mondialisation capitaliste, on ne saurait exclure des troubles sociaux autrement plus graves que ceux auxquels on a assisté jusqu'ici. Certes, le nouveau discours « politically correct », adopté par l'ancienne intelligentsia pro-yougoslave en Occident, a cessé d'emprunter aux slogans titistes et soixante-huitards ; c'est le sabir antiraciste, I'apologie d'une tolérance mondialiste qu'on prêche maintenant aux citoyens post-yougoslaves. En l'occurrence chaque faux pas d'une petite nation « post-versaillaise », comme la Croatie, se solde vite par une condamnation médiatique renvoyant au référent éternel du « fascisme oustachiste ».9 Alors que le système yougo-communiste a, paradoxalement, réussi à renforcer les liens communautaires dans les différentes couches sociales en ex-Yougoslavie, le globalisme est en train de les détruire plus démocratiquement, et sans laisser de traces de sang.

Toute démocratie parlementaire, comme les citoyens occidentaux le savent fort bien, exige la tolérance de l'Autre. Mais comment réconcilier les gens des ex-pays communistes, notamment de l'ex-Yougoslavie dont un grand nombre a collaboré avec le communisme, et dont un autre grand nombre a été persécuté pour ses idées nationalistes ou antiyougoslaves par ceux qui réalisent aujourd'hui leur recyclage politique et par ceux-là mêmes qui exercent aujourd'hui un pouvoir politique non négligeable ? Dans le cas de I'ex-Yougoslavie, comment juger les prétendus criminels de guerre ? Parmi ceux qui ont récemment commis des exactions contre les civils bosniaques, ou bien parmi ceux qui ont participé du côté des titistes en 1945 et en 1946, à de vastes nettoyages ethniques contre les Croates, les Hongrois et les Allemands?10 L'ironie de l'histoire veut que même au Tribunal international de La Haye, on rencontre quelques Serbes et Croates soupçonnés d'avoir commis des crimes de guerre dont les avocats de défense sont d'anciens procureurs et sympathisants titistes.

La guerre récente en ex-Yougoslavie avait fort préoccupé les citoyens dont le souci majeur était de survivre et de conserver leur niveau de vie plus ou moins élevé. On se souciait peu d'apprendre les vertus démocratiques occidentales et de réexaminer la mémoire officielle de la Seconde Guerre mondiale qui avait profondément divisé la population ex-yougoslave. Cela semble vrai pour tous les citoyens de l'Europe postcommuniste, et surtout pour ceux de la post-Yougoslavie dont beaucoup étaient impliqués dans le système totalitaire. Aujourd'hui, on voit se profiler dans les nouveaux Etats post-yougoslaves un mimétisme quasi pathologique par lequel la nouvelle classe politique veut prouver aux Occidentaux qu'elle connaît davantage la démocratie parlementaire que les Occidentaux eux-mêmes, et que son passé obscur peut être supplanté par une surenchère dans le discours démocratique. Or, l'oblitération de la pensée libre due au passé communiste, ne saurait être dissimulée derrière de belles paroles prêchant l'Etat de droit et le marché libre. On ne peut pas installer la démocratie dans les nouveaux pays de la région par un oukase de Bruxelles ou par un décret venu des Etats-Unis.

Pour saisir le drame postcommuniste en ex-post-Yougoslavie, on ne saurait utiliser les paradigmes sociologiques venus d'Occident.11 En raison de la sélection sociobiologique négative que le communisme avait créée en ex-Yougoslavie, une dévastation psychologique totale où le surréel l'a emporté sur le réel a eu lieu bloquant toute circulation des élites capables de gouverner. L'esprit de clan, l'enracinement dans son voisinage proche avait paradoxalement trouvé sa pleine expression dans le système titiste qui fonctionnait à l'époque comme seul vestige contre l'atomisation globaliste et capitaliste. D'où cet appétit aujourd'hui perceptible chez les citoyens post-yougoslaves pour l'homme fort, capable de guider, capable de mimer l'Occident, tout en sauvegardant l'esprit de la communauté originale. I1 serait donc incorrect de blâmer tel ou tel leader post-yougoslave pour telle ou telle dérive autoritaire, comme le font certains journalistes occidentaux. Face au nivellement du marché libre, face au passé communiste, la grande masse des citoyens désabusés ne sait plus à qui se référer, et à quelles idées se fier. Les citoyens de la post-Yougoslavie aiment traditionnellement l'homme fort, quelqu'un qui soit capable de prendre des responsabilités à leur place, et surtout dans un monde vidé de tout sacré. Faute de modèle à l'horizon politique, suite au grand flux dans le cadre de la nouvelle administration politique, on a recours à la vieille duplicité de l’homo sovieticus, tout en recherchant refuge dans ses liens communautaires de bon voisinage (« komsiluk »). De plus, l'impitoyable géographie des Balkans, dont les frontières restent toujours mouvantes en permanence, empêche les gens de s'identifier à toute idée d'un Etat solide. Force est de constater que c'est souvent au hasard et par défaut, qu'on devient Croate, Serbe - et demain, peut-être, un bon Européen...

Notes


  1. Joseph Krulic, « Les Croates, les Musulmans bosniaques, les Serbes et la question de l'Etat-nation, Nations et nationalismes, La Découverte, 1995, pp. 108-113. 

  2. "Zeitbomben in den Vorstädten" [Une bombe à retardement dans la banlieue], Der Spiegel, 14 avril 1997. 

  3. Michael W. Weithmann, Balkan-Chronïk. 2000 Jahre zwischen Orient and Okzident [Chronique sur les Balkans. 2000 ans entre Orient et Occident], Verlag F. Pustet, 1995. 

  4. Xavier Bougarel, Bosnïe ; Anatomie d'un conflit, La Découverte, 1996, p. 63. 

  5. Tomislav Sunic, Titoism and Dissidence; Studies in the History and Dissolution of Communist Yugoslavia, Peter Lang, 1995. 

  6. « Ein Spinnetz totaler Überwachung » [Un réseau de surveillance complet], Der Spiegel, 12 mars 1984. 

  7. Franjo Tudjman, Nationalism in Contemporary Europe, Columbia University Press, 1981, pp. 162-163. Sur l' "historicisme" et les divers mythes antifascistes a yougoslaves, voir Franjo Tudjman, Velike ideje i mali narodi, Matica Hrvatska, 1996, pp. 313-328. 

  8. Claude Polin, Le totalitarisme, PUF, 1982, p. 89. 

  9. A.M. Rosenthal, « Why Wink at Croatian Fascism? » The International Herald Tribune, 16 avril 1997, et ma réponse dans The International Herald Tribune (Letters to the Editor), "Croatia, Then and Now," 18 avril 1997. 

  10. Josef Beer, Weïssbuch der Deutschen aus Jugoslawien. Ortsberichte 1944-1948 [Livre blanc des Allemands de Yougoslavie], Universitas Verlag, 1992. 

  11. Alexander Sinowjew (Zinoviev), Die Diktatur der Logik [La dictature de la logique] Piper Verlag, 1985, p. 148.